Des Livres pour revenir à Soi Du temps pour Soi La Femme La Femme Sauvage

Femmes qui courent avec les Loups – suite –

« Quelle idée stupide ! tout le monde s’en fiche, c’est trop simple. Crois-moi tu n’as que des idées nulles. On va rire de toi. Tu n’as vraiment rien à dire« 

La Harpie – Le Censeur – La peur en nous –

Seconde partie. Dans cet article, je livre en vrac et sans coutures MA lecture, mon énième lecture de ce livre que je trouve fabuleux, précieux, aidant, peu attirant au premier regard mais tellement riche, tellement important dans la vie d’une femme. Il est immense, et long à lire, se déguste lentement et peu rebuter car il est véritablement inclassable. Ces extraits sont les miens, je les partage en toute liberté mais j’ai envie qu’à travers eux, peut-être, vous ayez l’envie peut-être d’y regarder de plus près et de trouver les votres !

Bonne lecture ,

L’histoire commence en 2006. Je me balade en ville avec mon amoureux, il pleut. A l’abri à la caisse d’une librairie, la vendeuse me sourit et me souffle  « ce livre est merveilleux, il a changé ma vie » . Je le note sur la page de garde, pour me souvenir..Je suis convaincue. Mais il restera longtemps sur mes étagères, trop épais, trop puissant peut-être, trop pour moi. Je ne suis pas prête. J’en entends encore parler un peu plus tard, toujours dans des termes élogieux, ce livre est magique, nul doute. Je m’y plonge un peu. Dedans, des mots ailés, des paroles de femmes…quelque chose me retient.Plus tard, je le relirais, presque en entier et lentement, il me fait du bien, mais je ne suis pas certaine d’avoir tout saisi. Je doute de ma capacité à comprendre les mots lourds qui s’y trouvent, ils me frôlent et m’effleurent dans une caresse mais j’abandonne avant la fin. Il me reste cent pages non lues, c’est comme une réserve au cas-où. Je déteste cette fichue habitude.

Nous sommes début 2020. Je viens de lire S’aimer (de Kristin Neff). Je viens de grandir d’un coup. Je ressens un besoin puissant de prendre grand soin de moi, de me retirer du monde, de lire et de comprendre, de me rencontrer. J’ai à coeur d’apprendre à M’Aimer. Mi-Mars, le confinement est annoncé. Je décide avec force que ce moment de vie sera riche de remise en question. C’est une révélation. Je suis prête. A assimiler, me laisser emplir de ces contes, tous ces pansements à l’âme, toute cette féminité, ces réponses, rencontrer la psyché, l’Âme-Soi, les symboles, le sens caché, l’animus…

Comment transmettre une part de ces lectures qui me comblent et me nourrissent ? Chaque livre est une monde pour chacune, chaque lecture est une histoire, chaque réponse n’appartient qu’à celle qui pose la question. Je ne peux rien transmettre sinon ma vision : vous ouvrir mon coeur et ce que me raconte le livre. A vous ensuite de cultiver le reste en vous. Un grain de soleil, bien arroser, et patienter.

Pour celui-ci et tous les autres, j’ai décidé de noter tels quels les petits mots, les notes , les cf, les messages que je grave dans mes carnets au fil de mes lectures. Je commence avec Femmes qui courent avec les loups…

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– Les histoires –

RENTRER CHEZ SOI, RETOUR A SOI-MEME – Notes du vendredi 15 mai 2020 -Dehors, la pluie. Dedans, des livres, des carnets, quatre nouvelles boîtes de cartouche black pour ma plume magique. J’entame un nouveau carnet. Je suis sortie hier pour la première fois depuis le début du confinement. Quand elle l’a su, ma voisine s’est gentillement moquée de moi. Moi, j’ai aimé ça : deux mois de mes amours rien qu’à moi, deux mois de travail intense, deux mois de levés tôt et d’écriture. Deux mois de mon jardin nouveau, des oiseaux, des arbres, de tout ce qu’ils m’ont conté. Deux mois de réflexion, de repli, de retrait délicieux. Deux mois d’une autre vie, d’une tension nouvelle, de nouveaux horizons. Je suis sortie hier et j’ai pensé : je n’aurais pas vu le monde endormi. J’ai marché dans les rues, à travers la buée de mon premier port de masque. J’ai pensé à Virginia . Comme elle : du thé, de l’encre, des feuilles, des livres, la nature, et je suis heureuse.

  • Est-ce que j’ai visité soudain, le monde du dessus, éloignée de cet état d’être  » dans son Soi » ?
  • La perte de l’âme pousse la femme à accomplir ce qu’elle PENSE devoir faire et non ce qu’elle VEUT faire, ce qu’elle souhaite vraiment ( que ce soit bon ou non pour elle). Trop souvent, la femme erre dans l’existence, sans sa peau.
Peau de phoque, Peau d’Ame
  • Il y a dans l’Ame un dispositif pour nous ramener chez nous. Nous pouvons toutes retrouver le chemin du retour.
  • N’ayons pas peur de ne pas savoir. Nous devons nous lever et sortir, même si nous n’avons aucune idée de la direction à prendre, du but du voyage, ni de sa durée. Nous finirons par « buter » sur notre peau d’Ame : Je sais ce dont j’ai besoin !
  • Mieux vaut rentrer quelque temps chez soi même si cela irrite les autres, plutôt que de rester à s’abîmer, avant de finir par s’en aller, complètement laminée (p 387)
  • Chez nous, où-est-ce ? Chez nous, c’est là où une pensée, un sentiment peuvent être alimentés et non-interrompus ou nous être arrachés parce que notre temps et notre attention sont requis ailleurs.
  • La pratique de la solitude intentionnelle : ALONE = ALL ONE « Totalement Une ! » : la solitude est une cure à l’extrême fatigue. Elle est une corne d’abondance sauvage offerte par l’Ame. Elle est à la fois palliative et préventive. C’est une façon d’écouter son être intérieur pour un conseil qu’on n’aurait pu entendre dans le brouhaha de l’existence quotidienne.
  • Pratiquer une solitude intentionnelle, c’est susciter une conversation entre nous -même et l’âme sauvage : le but est de poser des questions et de recevoir des conseils.
  • Même si nous avons agi en dehors du cycle ( travail, sexe, repos, jeu), la femme sauvage n’est pas tuée ! C’est NOUS qui sommes épuisées : nous pouvons reprendre nos cycles naturels. Prendre soin de nous et de nos saisons naturelles.
  • Les cultures sur-civilisées et oppressives tentent de nous empêcher d’effectuer ce retour sur nous, ce retour chez nous.

LA VIE CREATRICE – Notes du 22 mai 2020 – Je me sens bien – Je pourrais vivre ainsi longtemps. Ma maison douce. Mon jardin Mes enfants, mon amour, tous les jours. Et du temps : pour écrire et m’isoler, pour créer et inventer. Pour m’entendre et réfléchir. Du temps pour faire un pâte pour la tarte de midi, cueillir des tomates du jardin, discuter avec les voisins, cueillir des framboises en évitant les abeilles. Mais les gens et la vie me manquent. Quel est le juste milieu ?

  • Comment la créativité d’une femme peut-elle être polluée ? Cinq phases de la création peuvent être envahies : 1– l’inspiration 2-la concentration 3-l’organisation 4 -la mise en oeuvre 5 -le suivi. On peut être distraite par le travail, une liaison, un loisir/amusement, la fatigue , la peur de l’échec. Il est parfois impossible d’organiser et les projets sont éparpillés.
  • Le syndrôme de la Harpie : la femme émet une idée, la Harpie chie dessus – La femme déclare « je ferais bien ceci ou cela » et la Harpie de répondre « Quelle idée stupide ! tout le monde s’en fiche, c’est trop simple. Crois-moi tu n’as que des idées nulles. On va rire de toi. Tu n’as vraiment rien à dire« . Ainsi parle la Harpie. ( La harpie est un oiseau de la mythologie Grecque).
  • Les excuses : je vais m’y mettre, je suis occupée, j’arrive à écrire de temps en temps, j’ai écris deux poèmes l’année dernière, je n’ai pas le temps, je n’ai pas assez d’argent, je ne le sens pas, j’attends d’avoir de beaux outils, plus d’expérience, je n’ai pas l’esprit à ça…Il me faudrait un jour entier ou une semaine, un mois pour m’y plonger.
  • Les dangers : s’interrompre trop fréquemment – ne pas mettre le hola aux autres – ne pas s’équiper correctement – permettre aux autres de nous interrompre- attendre d’avoir le temps – attendre d’avoir de beaux outils – attendre d’avoir l’expérience – laisser les autres « déprécier » « critiquer » »annuler » nos idées – attendre d’être prête -laisser le doute s’immiscer – dépenser son temps à autre chose -attendre que l’entourage comprenne – attendre la LOGIQUE des choses ( la création, surtout son début, n’a pas de logique)
  • Les solutions : – s’exercer à accepter les compliments, à les savourer réagir à ce qui nous entoure ( pensées, actions, réactions ) : si on n’agit pas, on ne dit rien, on ne fait rien : on n’existe pas !Etre sauvage, c’est à dire ne pas se censurer – s’y mettre ! ( ce n’est pas d’échouer dont nous avons peur, c’est de ne pas avoir le courage de recommencer ..)Protéger son temps ( oser fermer sa porte !)S’obstiner ( le faire même si c’est douloureux, même si pas envie, même si c’est un lutte)Protéger sa vie créatrice (y revenir chaque jour, ne laisser ni homme, ni femme, ni enfant, ni pensée, ni compagnon, ni ami, ni voix grincheuse, ni religion, ni activité professionnelle nous conduire à la famine : plus jamais )Réaliser son oeuvre avec soin ( y mettre toute son énergie, son âme, sa chaleur)Alimenter la vie créatrice ( faire des réserves, du stock de temps, d’appartenance, de passion, de souveraineté)

Ce n’est pas d’échouer dont nous avons peur, c’est de ne pas avoir le courage de recommencer

Clarissa Pinkola Estes

La Vraie vie Créatrice est exigeante !

LA FEMME GELEE – Notes du 23 mai 2020 – Mon dieu, ma Déesse, le Monde ! Je ne sais comment l’avouer, le dire, l’exprimer : ces jours à la maison sont les plus riches de ma vie ! J’ai enfin compris combien cette simplicité me comble. Comme Virginia : de l’encre, des feuilles, des livres, du thé, les abeilles, le ciel, les fleurs, la lumière. Je me sens heureuse. Comme Simone : une bibliothèque, du temps, de l’amour. Thé Guimet dans ma théière et Paris seule dans ma mémoire, j’hume l’odeur des cerises, la verrière du Bon Marché, cette heure de luxe volée il y a déjà des années. Ici, la nuit tombe sur les fleurs que je fais pousser, de gros nuages blancs gonflent mon ciel, cinq aigles tournoient lentement et très haut. Mes enfants jouent. Je ne veux rien de plus.

  • La femme gelée sait qu’elle doit partir, commencer, arrêter. S’y mettre. Mais elle ne le fait pas. La vie qu’elle va fantasmer est beaucoup plus agréable que tout ce qu’elle a sous les yeux.
  • Il est évident que ce genre de rêverie est momentanée mais extrêmement destructrice : si une femme se sert de ses rêverie pour se tenir chaud, elle finit toujours par se retrouver dans le froid qui la congèle.
  • Il est important d’avoir un récipient dans lequel mettre tout ce que la Nature Sauvage nous fait entendre et ressentir.
  • Pour éviter de jouer les petites marchandes d’allumettes, il faut impérativement effectuer un geste essentiel : il faut refuser de perdre votre temps avec ceux qui ne vous soutiennent pas dans votre art. C’est dur, mais c’est vrai.
  • Il faut transporter nos idées en un lieu où elles vont être soutenues : rares sont celles qui peuvent créer à partir de leur seule énergie . Nous avons toutes besoin des encouragements du ciel.
  • Un projet a besoin d’être nourri et soutenu par des gens chaleureux : le meilleur soleil du monde, c’est celui des amis qui nous aiment et offrent leur chaleur à notre vie créatrice.
La Petite Marchande d’Allumettes
  • La nuit tout est différent, nous sommes au plus près de nous-mêmes, au plus près de nos idées et de nos sentiments essentiels. Ils sont enregistrés avec une autre acuité que durant la journée.
  • Une femme doit se reposer , se recentrer, bercer ses idées : asseyez-vous calmement, prenez l’idée et bercez-là. Ne gardez pas tout d’elle, jetez-en un peu et elle se régénèrera. Il n’est besoin de rien d’autre.

Asseyez-vous calmement, prenez l’idée et bercez-là. Ne gardez pas tout d’elle, jetez-en un peu et elle se régénèrera. Il n’est besoin de rien d’autre.

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