Créer Des Livres pour revenir à Soi La Femme Sauvage to begin, begin

Le syndrôme de la Harpie

Une femme a envie de réaliser quelque chose d’important et au lieu de ça, elle reste chez elle a faire des cocottes en papier.

Clarissa Pinkola Estes – Femmes qui courent avec les loups

N’avez-vous jamais ressenti cet immense sentiment de ne pas être à la hauteur ? D’être loin de toute légitimité, de perdre un temps fou à « vivoter » au lieu de faire, de créer, de donner forme, de réaliser ENFIN ce qui compte à vos yeux ?

Cela m’arrive tous les matins. Tous mes jours sont pollués par ce sentiment maléfique, sont écrasés par cette voix toute puissante qui me souffle, que tout cela est un vrai cirque, que je ne crains pas le ridicule, que j’ai peut-être mieux à faire, regarder grandir mes enfants, s’il fallait un exemple des plus culpabilisants.

Une femme qui crée, une femme qui part, une femme seule, une femme sortie du foyer, est regardée de travers. Celle qui ne reste pas là à faire des cocottes en papier est regardée de travers.

Mais pourquoi ?

Ce sentiment d’illégitimité est dévastateur. Il peut gâcher des vies entières par la force de la culpabilité qu’il installe. Il se confond avec milliard d’excuses toutes plus folles les unes que les autres : je vais m’y mettre un jour, je suis trop occupée, je n’ai pas d’argent, je ne suis pas douée, je ne sais pas quoi dire, je ne suis pas intéressante, je n’ai pas les outils, je n’ai pas l’expérience, je n’ai pas le temps !, je n’ai pas l’esprit à ça….

*

Or, la créativité existe. Elle est là, en nous, en nous tou(te)s. Elle émane de très loin, d’une force montante. Elle attend, ne se perd jamais. Elle est toujours là.

C’est la forme que nous lui donnons qui a du sens. Si nous ne l’écoutons pas, nous la croyons inexistante. Combien de femmes se pensent-elles non créatives ? Combien de femmes pensent-telles qu’elles n’ont pas le temps ? Combien d’autres encore sont convaincues que ce qu’elles portent est ridicule, inutile, vain ?

Créer est un don universel et précieux . Le danger, c’est la pollution.

Et cette pollution, souvent, nous la créons nous-même : nous dénigrons nous-même nos propres efforts, nos propres talents et nous écoutons largement cette petite voix railleuse qui gronde combien nous sommes stupides, combien cette idée est nulle, combien auront raison ceux qui s’en moqueront…

Ceux qui s’en moqueront n’ont rien fait, eux. Qu’ils se moquent.

Cette idée n’est pas nulle. Elle est, elle attend qu’on lui donne vie.

Nous ne sommes pas stupides, nous sommes sans limites SI nous y décidons d’y croire.

**

Je pars au combat chaque jour pour faire taire cette voix mauvaise en moi qui me jure tous les dieux que je n’ai rien à faire là ! Je l’étouffe, je l’écrase, je l’ignore, je FAIS QUAND MEME. Certains jours, elle gagne. J’attends. Je pleure, je cède un peu. Je crois que j’abandonne. Je repars à chaque fois. Ces jours-là, je fais très attention à moi, je m’offre toute la douceur du monde, je suis une Reine pour moi, je suis à mon service, je cède à tous les caprices qui me passent par la tête, je me laisse dorloter, je reprends des forces.

Le syndrôme de la Harpie : la femme émet une idée, la Harpie chie dessus – La femme déclare « je ferais bien ceci ou cela » et la Harpie de répondre « Quelle idée stupide ! tout le monde s’en fiche, c’est trop simple. Crois-moi tu n’as que des idées nulles. On va rire de toi. Tu n’as vraiment rien à dire« . Ainsi parle la Harpie. ( La harpie est un oiseau de la mythologie Grecque).

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