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La maison d’été

Il fait chaud dans la maison d’été.

J’ouvre grandes les fenêtres le matin, l’air circule entre les chambres, la lumière blanche se faufile et l’odeur du jour nouveau empli la maison.

Je bois un café, j’allume la chaîne, je danse un peu. Le tapis est tout doux, mes pieds nus dessinent mon passage tournoyant, un paysage bizarre et éphémère. J’écris en buvant du thé.

Dehors, la piscine est bâchée, le parasol replié, pas une voiture ne passe. C’est le coeur de juillet. Le merle sort en trombe de la haie et passe très près de moi dans un vol insolent. Je le dérange ?

Dedans, la maison veille. Le jour, elle est tendresse, matrice et douce. La nuit, quand le noir tombe, elle craque de partout, elle chuchote et rigole de mes poils hérissés, de mes peurs inventées. Je me retourne, je me replie, je m’endors comme sur un radeau, prête à bondir au moindre remous. A trois heures du matin, quelque chose. Mais je ne sais jamais quoi, il fait trop noir. Je me rendors.

Et le matin suivant, la maison d’été. Elle accueille ma façon nouvelle d’être au monde. Quand je ne suis plus celle qui a dit oui, celle qui a dit deux, celle qui a signé. Je suis nouvelle, elle me bienvenue. Je suis neuve, elle me recommence.

Ni bague au doigt, ni bol de lait, ni rien à plier. Juste moi, dans le coeur de ma maison d’été, dans le creux de son aile, tournant dans ma robe grise, ne portant qu’elle, dansant légère et délestée du poids du monde pour quelques jours, nichant les petits soirs dans un coin de mon ventre, vivante, vibrante, plus forte que ça.

J’aime ces jours d’été où ma solitude est légère, comme le ruban d’un présent qui se défait d’un geste. Celle où la lumière suit son arc de ciel pendant que je découvre calmement celle que je suis dedans.

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